INTERVIEW DE CHRISTELLE JOUANDON REALISEE EN JUIN 2010

christelle.jpg Christelle Jouandon, née le 30 mars 1974 à Clermont-Ferrand
Joueuse professionnelle, ex-Internationale A
Championne de France Espoir et MVP Espoir en 1993
Vainqueur de la Coupe de France 97
Championne de France 98 et 99
Championne d'Europe des clubs 99
En Septembre 2009, Christelle Jouandon commence sa carrière d'entraîneure au Stade Laurentin

Que savais-tu du Stade Laurentin avant de venir ici ?
Cela fait une dizaine d’années que je suis dans la région. Quand je jouais au Cavigal, j’allais voir les matchs le dimanche. Je commençais à bien connaître le milieu du basket azuréen. Et puis, lors de ma dernière année, j'ai joué en Nationale 2 au NCAB. On avait rencontré St Laurent en championnat même si je n'avais pas joué, étant blessée. Le Stade Laurentin, je savais que c’était un club avec une image assez sympa, assez familiale. Mais honnêtement je n’en savais pas plus.

Qu’as-tu apprécié de particulier dans ce club ?
Et bien cette convivialité justement, qui est une valeur reconnue du club. Il y a une vraie recherche de communication. Après, il y a des entraîneurs que je ne connais pas encore... Et puis il y a toutes les personnes qu’on croise à l’entraînement. Je suis devenue une excellente amie avec les parents des cadettes, par exemple. Enfin, ici, il n’y a pas de pression malsaine. Il y a un vrai attachement des gens au club. Ça, je l’ai remarqué.

"On a fait notre maximum"

Parlons de la saison écoulée. L’équipe féminine première termine à la cinquième place de NF3. C’est une satisfaction ?
Alors, je vais dire oui et non. Il est vrai qu’au début, avec les dirigeants, on avait fixé le maintien comme objectif. Je ne connaissais pas trop le niveau Nationale 3. Je ne connaissais que quelques joueuses de l’équipe de St Laurent. Donc il était difficile de fixer un objectif. Mais, c’est quand même une équipe qui a besoin d’un challenge. Ce sont des battantes. J’ai essayé de taper le plus haut possible. Avec les filles, on s’est dit "on essaie de finir dans les quatre premiers". Déjà, il y avait trois équipes qui étaient "plus fortes que nous". On finit quatrièmes ex-aequo mais on est cinquièmes avec le point average. Donc on a presque atteint notre objectif. Mais je pense qu’on a fait notre maximum. En fait, on a gagné les équipes qui étaient en dessous de nous, on n’a pas fait de très bons coups avec les équipes qui nous étaient supérieures, hormis le NBC une fois (qui a fini 2ème, St Laurent s'était imposé 87 à 72). Après, je pense que c’était notre niveau. On aurait pu mieux faire. Mais c’était notre première année ensemble.

Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe pour faire mieux ?
Elles ont eu du mal à jouer toutes ensemble parce qu’il y a eu souvent des blessées. On essaie de construire quelque chose et ça demande du temps. De mettre toutes les choses en place, la manière dont tu veux jouer, les défenses, d’apprendre à se connaître, ce n’est pas une perte de temps. Tu es obligé d’y passer. Ça ne va pas marcher comme ça du jour au lendemain. Ça suit son cours. Globalement, je suis très contente de la saison des filles. Il y a une vraie progression cette année.

"Pour intégrer le groupe NF3, il y aura une ouverture."

Quels sont les objectifs de l’an prochain ? La montée est-elle envisageable ?
J’ai fixé comme objectif aux filles la montée. Si j’avais pu garder exactement le même groupe, je le faisais sans hésitation. Mais il s’avère qu’il y a des joueuses qui arrêtent, il y en a d’autres qui, pour des raisons personnelles, ne peuvent pas continuer au même niveau. Et il y a une recrue qui vient du Rousset.

Tu entraîneras l’an prochain les deux équipes Seniors Filles du club. Cela signifie-t-il que le groupe NF3 reste ouvert ?
Je vais constituer un effectif assez important en équipe réserve et faire en sorte qu’il y ait deux places dans l’équipe première qui soient prenables pour ces filles. J’aimerais bien faire un effectif de 12 joueuses en région et de 8 titulaires en NF3, 9 quand Titi (Cynthia) reviendra en Décembre. Il y aura toujours au moins une place ouverte aux joueuses de la Région, que les plus motivées puissent venir s’entraîner. Ça doit être valorisant aussi. On dit que c’est l’équipe région, oui, mais c’est aussi l’équipe réserve. Pour celles qui sont intéressées et motivées, il y aura une ouverture.

Les Cadettes Ligue ont décroché la troisième place après la phase des Play-offs. Satisfaction ?
Non. Très franchement, on peut dire ce qu’on veut. L’arbitrage en nous a pas aidées mais on pouvait y arriver quand même. On pouvait être championnes. C’est une grande déception. Moi, j’étais très déçue. Les filles étaient très déçues. Il y en avait beaucoup qui pleuraient dans le vestiaire. La vérité, c’est qu’on est passées à travers du match. Peu de réussite en attaque, défense pas aussi agressive que d’habitude. Alors, est-ce que c’est du stress ? Ou peut-être qu’on s’est cru déjà arrivées ? On avait fait un très bon match contre Toulon qui était premier. On avait gagné de 20 pts. Le match parfait. En tout cas, la phase finale, c’est une déception. Par contre, je suis très contente de la saison des Cadettes. Disons que l’aboutissement final n’y était pas, mais je suis très contente de tout le travail qu’elles ont fait.

Comment préparer les Cadettes de l’an prochain en vue de leur future intégration aux Seniors ?
Déjà, les Cadettes auront une équipe intéressante, malgré les départs de Laurie et Mathilde. Il y a des cadettes d’Antibes qui viennent, qui sont d’un bon niveau, il y a des Minimes qui montent aussi. Pour les préparer, je peux intégrer les plus méritantes, celles qui ont envie de s’entraîner. Alors, je les ferais d’abord passer peut-être en Région, puis en Nationale 3, si besoin. De toute façon, pour progresser, il faut jouer à un niveau supérieur. J’en suis persuadée.

"Ma première année d'entraîneure m'a beaucoup plu."

Sur le plan personnel, qu’apporte ton expérience d’Internationale à ta carrière naissante d’entraîneur ?
Déjà, la connaissance du jeu. Après, c’était ma première année d’entraîneure. Est-ce que ça allait me plaire ? Je me posais la question. J’avais envie. Finalement, cela m'a beaucoup plu. Mon expérience professionnelle ? Peut-être que les filles me donnent une certaine confiance par rapport à ça. Parce que j’ai fait des choses à un certain niveau, peut-être que ça me donne plus de crédibilité. Même si je n’étais que joueuse, il y a des situations qu’on retrouve. Il peut y avoir des conflits, comment gérer les leaders d’une équipe... J’ai eu des entraîneurs que j’ai appréciés. Il y a des choses qui m’ont plu quand j'étais joueuse. J’essaie de les reproduire. J’essaye d’utiliser cette expérience-là. Je sens quand même qu’elles m’écoutent... même si elles sont très dissipées dans ce groupe (elle rit)… Elles sont super attachantes aussi. Ça ne peut pas être que du travail... Même moi, comme joueuse professionnelle, je n’arrivais à être comme ça. Il fallait que je m’amuse. Ça reste un jeu. Même si c’est un métier, ça doit rester un jeu !

Allez ! Dis-nous Christelle ! Quel est le petit plus "Christelle Jouandon" ?
(Elle rit) Parce qu’il y a un petit plus ? Je ne sais pas. Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander...

INTERVIEW REALISEE PAR ANTHONY TORCAT

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